quinta-feira, maio 07, 2009

Toujours rien 2 mois après l'assassinat du président Vieira

Origem do documento: www.africatime.com, 07 Mai 2009
(Cyberpresse 07/05/2009)


Il y a deux mois, le président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira était sauvagement tué par des militaires, chez lui, en présence de proches. Mais depuis cette date, des sources judiciaires proches de l'enquête assurent n'avoir aucune "piste sérieuse".
Et avant le premier tour de l'élection présidentielle, prévu le 28 juin, la situation reste instable, notamment en raison de divisions au sein de l'armée, véritable colonne vertébrale du pays depuis son indépendance en 1974.

Dans la soirée du 1er mars, le chef d'état-major général des forces armées, le général Batista Tagmé Na Waié, était tué par l'explosion d'une bombe à l'état-major. Quelques heures plus tard, des militaires attaquaient au lance-roquettes et fusil mitrailleur la maison du président Vieira, le criblaient de balles et s'acharnaient sur son corps à la machette.

"L'enquête s'est orientée vers la recherche des assassins du chef d'état-major. La mort du président a été traitée comme une affaire normale, qui n'aurait pas d'intérêt", assure aujourd'hui le responsable d'une ONG, qui s'exprime anonymement. "Ce que nous savons, c'est que les auteurs de la mort du président n'intéressent personne, du moins dans les casernes", renchérit un militant des droits de l'Homme.

Une commission d'enquête nationale sur le double assassinat -- formée de cinq policiers, trois militaires et deux magistrats sous la direction du procureur général Luis Manuel Cabral -- n'a commencé à travailler que le 12 mars et tarde à dévoiler des résultats.
Fin avril, une source judiciaire a affirmé à l'AFP que la commission manquait de "témoin clef" pour la mort du président: "Nous avons pour le moment entendu un groupe de soldats de la garde présidentielle, a-t-elle dit, mais les informations recueillies n'indiquent aucune piste sérieuse".

Pourtant, au moins sept personnes se trouvaient au côté du président au moment de l'attaque, selon ses proches. Son épouse, témoin direct, n'a pas été entendue, pas plus que le colonel en charge de la sécurité du président ni son attaché de presse, blessés dans l'assaut et soignés à Dakar.

Depuis Lisbonne, où il s'est réfugié après avoir été agressé à Bissau le 1er avril par des "hommes en uniforme", l'ex-Premier ministre (1999) José Francisco Fadul n'a pas hésité à accuser l'actuel Premier ministre Carlos Gomes Junior et le chef d'état-major intérimaire José Zamora Induta d'être les "commanditaires" du double assassinat.

M. Gomes Junior a répliqué le 9 avril devant le Parlement: "si M. Fadul détient des preuves de mon implication ainsi que de celle (...) de José Zamora Induta, qu'il les présente à la commission d'enquête". M. Induta a également démenti toute implication.

L'enquête sur l'attentat qui a tué le chef d'état-major a, en revanche, donné lieu à six arrestations d'officiers tous réputés proches du défunt président, dont deux colonels. Le nouveau chef d'état-major a ensuite affirmé dans la presse qu'ils avaient "avoué leur forfait et donné des indications sur les commanditaires", sans davantage de précisions.

Les proches du défunt Na Waie soutiennent qu'on l'a tué parce qu'il s'opposait à la promotion d'un groupe d'officiers et luttait contre le trafic de cocaïne au sein de l'armée. Mais des observateurs estiment que ces arrestations pourraient n'être que des règlements de comptes anciens, sans lien direct avec l'enquête sur l'attentat.

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