quarta-feira, março 04, 2009

Jean Ping : « les cartels de drogue colombiens est l’une des raisons de querelles intestines en Guinée-Bissau»

Origem do documento: www.africatime.com, 04 Mar 2009
(Le Potentiel 04/03/2009)


«Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a expliqué les raisons ayant causé la mort du président de la Guinée-Bissau, Joao Bernardo Nino Vieira, en attendant les résultats de l’enquête.

«Comment réagissez-vous à ce coup d’Etat ?

D’abord, je dois vous dire que c’est avec consternation que j’ai appris l’assassinat du président Nino Vieira. J’ai condamné fermement cet assassinat. Nous croyions que nous en avions finis avec l’ère de coups d’Etat, et voici qu’en l’espace de huit mois, nous enregistrons trois coups d’Etat dont celui-ci qui est le plus grave et se termine dramatiquement avec l’assassinat du président en exercice, élu légalement. Nous allons donc réunir aujourd’hui (hier mardi 3 mars : ndlr) le conseil de paix et de sécurité qui comme vous le savez est formé de quinze Etats membres, pour voir les mesures qu’il convient de prendre.

«Jean Ping, qui peut être à l’origine de l’assassinat de Nino Vieira ?

Tout ce qui nous a été révélé, c’est qu’il y aurait trois groupes antagonistes de militaires qui se disputeraient, depuis quelques mois, le pouvoir en Guinée-Bissau.

«Vous parlez de groupes antagonistes, est-ce que le clan du chef d’état-major Tagmé Na Waié faisait partie de ce groupe ? Et est-ce que les hommes du chef d’état-major aient voulu venger la mort de leur chef survenue dimanche soir ?

Ecoutez, ce que vous dites semble correspondre à la réalité sur le terrain.

«Peut-on imaginer que Nino Vieira ait donné l’ordre d’assassiner son chef d’état-major Tagmé Na Waié ?

Nous savons bien que la lutte pour le pouvoir ne date pas d’aujourd’hui. Elle a déjà duré depuis les années quatre vingt- dix en Guinée-Bissau. Autre clan, c’est celui de l’ancien chef d’état-major de la marine, l’amiral Bubon Nabchutu qui avait fui en Gambie, il y a six mois après un putsch avorté. Ce clan, fait-il parti de groupes antagonistes ? Je pense. Les informations que nous avons, font état de contact avec ceux qui sont à l’extérieur…

«D’accord. Donc les trois groupes antagonistes seraient ceux du président défunt, du chef d’état-major défunt et de l’amiral en exil ?

Nous savons qu’il y en a trois qui pourrait en correspondre à la description que vous venez de donner.

«Est-ce que les cartels de drogue colombiens pourraient être derrière ce tragique règlement de compte ?

En tout cas, certains de nos correspondants l’affirment clairement, c’est une des raisons de querelles intestines que la Guinée-Bissau connaissait ces derniers temps.

«Est-ce qu’on vous a confirmé que le président avait eu l’occasion de se réfugier à l’Ambassade d’Angola à Bissau et qu’il a préféré rester au palais?

Non, on ne m’a pas encore donné cette information. Mais je ne serai pas surpris parce que la première fois, lorsqu’il y avait le coup de force, le président Wade du Sénégal avait proposé de lui envoyer un avion, il l’avait refusé déjà à l’époque. Donc, je ne serai pas surpris.

«Le coup de force de l’année dernière, vous voulez dire ?

Oui, de l’année dernière.

«L’on se souvient qu’en 1998, lors du coup de force du général Mane, il avait résisté pendant près d’un an ?

Oui, c’est cela. C’est un militaire dans l’origine, vous le savez.

«L’armée bissau-guinéenne a annoncé qu’elle respectera l’ordre constitutionnel et la démocratie, comment réagissez-vous ?

C’est ce que nous demandons : j’ai lancé un appel pour qu’on respecte l’ordre constitutionnel et que tout le monde se mette derrière les autorités légitimes de ce pays ; le président ayant trouvé la mort, il faut que l’intérim soit assuré conformément à la Constitution de ce pays…

«C’est-à-dire par le président de l’Assemblée ?

C’est cela.

Interview retranscrite par Bienvenu Ipan (stagiaire)
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