sexta-feira, março 06, 2009

Forsyth, «témoin» de l'assassinat du président

Origem do documento: www.africatime.com, 06 Mar 2009
(Le Figaro 06/03/2009)


L'auteur des «Chiens de guerre» a raconté à la BBC comment il s'est retrouvé plongé en plein chaos.

«Je peux vous assurer que je n'y suis pour rien», a juré Frederick Forsyth sur un ton malicieux à la BBC. Présent à Bissau le jour de l'assassinat du président Joao Bernardo Vieira, l'écrivain britannique de best-sellers, auteur des Chiens de guerre, une fiction racontant un coup d'État dans un pays africain, s'est retrouvé dans un scénario sorti des pages d'un de ses livres.

Âgé de 70 ans, l'ancien baroudeur impliqué dans une tentative de putsch en Guinée équatoriale en 1973 était arrivé la veille dans la capitale de la Guinée-Bissau. Il a été réveillé par une explosion à l'aube lundi près de sa chambre d'hôtel. Le tir de roquette RPG a donné le coup d'envoi de l'offensive des militaires contre la résidence présidentielle. «Ils sont allés à sa villa, ont lancé une bombe par la fenêtre qui l'a blessé sans le tuer» a relaté Frederick Forsyth. «Le toit s'est effondré, mais il s'en est sorti. Il s'est extirpé des décombres et on lui a immédiatement tiré dessus. Mais ça n'a pas suffi pour le tuer. Ils l'ont alors emmené et l'ont découpé en morceaux à la machette», a témoigné le romancier.

Forsyth qui assure avoir dîné le soir de l'attaque avec le médecin légiste chargé des investigations a relié, comme l'ensemble des observateurs, le meurtre du président à celui du chef d'état-major de l'armée, le général Tagmé Na Waié, tué dimanche dans un attentat. «Les deux hommes se détestaient. Ils étaient tous les deux très violents. Le vieux général n'aimait pas le nouveau président populiste. Il n'y a pas de Mère Teresa dans cette histoire», a-t-il commenté.

Avec ses haines, ses vengeances et en toile de fond l'argent de la drogue : l'épisode présente les ingrédients indispensables aux recettes d'un honnête polar tropical. L'auteur du Chacal, cette saga de l'OAS qui commence par l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle, n'a pas exclu de l'exploiter dans une prochaine nouvelle.


Barons de la cocaïne

En attendant, la Guinée-Bissau prépare des funérailles d'État pour le général Tagmé Na Waié, dont les obsèques auront lieu dimanche, ainsi que pour le président Vieira, qui devrait être enterré mardi. Dans l'attente d'un nouveau scrutin présidentiel, le président de l'Assemblée nationale, Raimundo Pereira, exerce le pouvoir. De nouvelles élections doivent se dérouler dans un délai de soixante jours, mais l'échéance sera difficile à tenir sans une aide internationale d'envergure.

Déstabilisée par le double assassinat, la Guinée-Bissau est depuis plusieurs années fragilisée par les barons de la cocaïne. Classée parmi les cinq pays les plus pauvres du continent, elle part à la dérive depuis qu'elle est une étape sur la route de la cocaïne sud-américaine à destination de l'Europe. Selon les Nations unies, «la croissance exponentielle» du trafic en Guinée-Bissau «menace de faire de la région un épicentre de non-droit et d'instabilité».

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