terça-feira, setembro 02, 2008

Drogue : J.A. sniffe la coke en Afrique de l'ouest

Origem do documento: www.africatime.com, 02 Set 2008
(Mutations 02/09/2008)


L'hebdomadaire de Bechir Ben Yamed livre cette semaine une enquête sur le trafic de la cocaïne dans cette région.


La Guinée Bissau serait-elle devenue la Colombie de l'Afrique de l'Ouest? Telle est la question que l'on est tenté de se poser à l'entame de l'enquête de huit pages que livre Jeune Afrique (JA) de cette semaine sur le trafic de la cocaïne en Afrique de l'Ouest, et dont Bissau, la capitale Bissau guinéenne, est l'une de plaque tournante. "Drogue, le nouveau triangle d'or", titre le journal de Bby à sa Une, qui, cette fois-ci, n'est pas une tromperie sur la marchandise comme l'on en a souvent vu.

Dans les pages intérieurs, l'on est subjugué par un récit fort détaillé crédibilisé par d'abondantes statistiques, dans lequel le journaliste de JA rapporte comment il est possible, à l'aéroport Osvaldo-Vieira de Bissau, de faire atterrir un avion en provenance de Colombie, "juste devant un petit hangar de la zone militaire", et de décharger son contenu. C'est-à-dire 500 Kg de poudre blanche embarqués ensuite dans un pick-up, pour une destination inconnue. Mais surtout, "sous la surveillance de quelques militaires formant un cordon de sécurité".

Il aura fallu, de l'avis des agents de l'aéroport qui soutiennent sans coup férir que "ce qui se passe dans la zone militaire ne les concerne pas"; que l'avion transportant la drogue soit victime d'une panne au moment du décollage, et l'alerte sonnée par quelques courageux aux services de renseignements, pour que "le ministre de la justice" [qui a déjà reçu des menaces de mort pour son implication dans la lutte contre le narcotrafic], en personne, ordonne l'immobilisation de l'avion colombien. Deux jours après le déchargement de la cargaison de cocaïne. Où est-elle allée?

Certainement dans les cachettes des dealers établis dans des localités telles que Quinhamel "rendue tristement célèbre par le trafic de stupéfiants". Ou encore Bairro militar [quartier militaire] dans lequel les policiers "ont cueilli en septembre 2007, trois colombiens soupçonnés d'appartenir à un réseau de trafiquants de drogue", rapporte le reporter de JA.

Au moment du reportage, précise une source citée par JA, deux des trois Colombiens avaient quitté Bissau en liberté, tandis qu le 3ème, "déjà condamné aux Etats-Unis à 5 ans de prion pour trafic de cocaïne travaille à Bissau sans être inquiété". Laxisme? Non! JA y voit plutôt l'implication de hautes personnalités du pays dans ce trafic. Ainsi du contre-amiral Bubo Na Tchuto, qui "aurait un lien direct avec le débarquement de 500 Kg de cocaïne le 12 juillet dernier" à l'aéroport de Bissau, qui sert plus de transit à la poudre blanche en partance pour l'Europe ou d'autres pays Ouest africains.

Il en est ainsi du Sénégal et de la Mauritanie, pays dans lesquelles la police a saisi, entre janvier et novembre 2007, respectivement 2450 et 1460 kg de cocaïne. Contre 635 Kg pour la Guinée Bissau, dont les aéroports sont peu surveillés quand ils ne sont pas simplement "officiellement" déclarés non fonctionnels.

Bref, l'enracinement du narcotrafic en Afrique de l'Ouest est très inquiétant depuis 2006.Année au cours de laquelle les différentes unités de lutte contre ce commerce illicite avaient saisi 3161 kg de cocaïne, contre 95 Kg seulement en 2002. Le dynamisme des services de lutte contre ce trafic en 2006 n'a pas visiblement découragé les trafiquants qui ont tenté, indique encore JA, de faire passer en 2007 quelque… 6458 kg de cocaïne dans divers aéroports ouest africains. Autre statistique donnée par JA : 46% de la cocaïne saisie dans les aéroports européens vient d'Afrique, contre 33% seulement d'Amérique Latine. Inquiétant n'est-ce pas?


Brice R. Mbodiam

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