terça-feira, abril 08, 2008
UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR : La nouvelle destination des étudiants de la Guinée-Bissau
Origem do documento: www.africatime.com, 08 Abr 2008
(Le Soleil 08/04/2008)
Malgré les grèves cycliques, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar continue d’attirer des étudiants de plusieurs pays africains. Au cours de ces trois dernières années, elle a reçu une forte colonie d’étudiants Bissau-guinéens.
La Faculté des Lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) est grouillante, ce lundi 7 avril, après l’Assemblée générale tant attendue. Les étudiants discutent dans le hall et dans les couloirs. Au pied des escaliers du département de langues romanes, les étudiants bissau-guinéens se distinguent par leur langue. Ces dernières années, le Sénégal fait partie, avec Cuba, le Brésil, la Russie et le Portugal, des pays qui reçoivent plus d’étudiants de la Guinée-Bissau. « Depuis trois ans, il y a un effectif intéressant d’étudiants bissau-guinéens au Sénégal. Ils sont très nombreux à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et dans les écoles de formation. Nous pouvons faire près de mille étudiants », renseigne Louis Lopez Rodriguez, étudiant en première année à l’Ife qui envisage de s’inscrire à la Faculté des sciences économiques et de gestion. Son camarade Moussa Gnamajo d’ajouter : « le Sénégal fait partie, dans ces dernières années, des pays qui attirent le plus les étudiants de la Guinée-Bissau ».
Au pied de cet escalier, ils discutent dans une ambiance très détendue entre eux et parfois avec des Sénégalais, comme cet étudiant en 4e année de portugais. Cela illustre la parfaite intégration de la communauté lusophone dans un espace francophone. « Nous sommes venus d’abord faire l’apprentissage de la langue française avant de poursuivre notre formation. Cela se passe bien à part cette grève. Nous n’avons pas de problème d’intégration », a laissé entendre Youssouph Ndiaye, étudiant à l’Ife et qui poursuivra ses études en ingénierie informatique. Cet institut est le passage obligé pour la plupart des étudiants de la Guinée-Bissau qui viennent poursuivre leurs études à Dakar. La forte présence de cette colonie à l’université de Dakar est liée à sa réputation, mais aussi à la proximité géographique. « C’est vrai que nous avons une université, mais nous n’avons pas certaines filières en vogue comme en informatique, en télécommunications », a laissé entendre Moussa Gnamajo qui ambitionne de s’inscrire, l’année prochaine, dans une école de gestion hôtelière. Ce flux s’explique également par la disponibilité de la documentation, la présence d’attaches dans le pays (la plupart ayant des parents à Dakar), mais aussi et surtout la bonne formation qu’offre l’Ucad. « A l’université de Dakar, nous avons une bonne formation. Les diplômes sont reconnus au niveau international. C’est un des éléments explicatifs de notre présence au Sénégal. Dans les années à venir, on peut s’attendre à recevoir plus d’étudiants de la Guinée-Bissau », fait savoir Marcelino Bessuhna.
Le loyer, le problème majeur
L’écrasante majorité des étudiants n’a pas de bourse de son Etat. Ce sont les organisations privées ou leurs familles qui financent leurs études. Aujourd’hui, tous se plaignent du coût de la vie et de la cherté du loyer. « Le véritable problème auquel nous sommes confrontés, c’est le paiement du loyer. Nous sommes obligés d’habiter dans les environs de l’université où les chambres coûtent cher », dit Louis Lopez Rodriguez. Pour atténuer la cherté de la vie, les étudiants logent à trois ou quatre dans la chambre et cotisent pour leur restauration. « Il y a des étudiants qui logent chez les parents, mais l’écrasante majorité loue. Le loyer est cher. Raison pour laquelle trois ou quatre étudiants prennent une chambre et se partagent le prix du loyer », explique Moussa Gnamajo. Outre la Guinée-Bissau, le Cap-Vert envoie de plus en plus ses étudiants à l’Ucad. Après les indépendances, les élèves de ces pays poursuivaient leurs études à Cuba, en ex-Union soviétique.
Idrissa SANE
(Le Soleil 08/04/2008)
Malgré les grèves cycliques, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar continue d’attirer des étudiants de plusieurs pays africains. Au cours de ces trois dernières années, elle a reçu une forte colonie d’étudiants Bissau-guinéens.
La Faculté des Lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) est grouillante, ce lundi 7 avril, après l’Assemblée générale tant attendue. Les étudiants discutent dans le hall et dans les couloirs. Au pied des escaliers du département de langues romanes, les étudiants bissau-guinéens se distinguent par leur langue. Ces dernières années, le Sénégal fait partie, avec Cuba, le Brésil, la Russie et le Portugal, des pays qui reçoivent plus d’étudiants de la Guinée-Bissau. « Depuis trois ans, il y a un effectif intéressant d’étudiants bissau-guinéens au Sénégal. Ils sont très nombreux à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et dans les écoles de formation. Nous pouvons faire près de mille étudiants », renseigne Louis Lopez Rodriguez, étudiant en première année à l’Ife qui envisage de s’inscrire à la Faculté des sciences économiques et de gestion. Son camarade Moussa Gnamajo d’ajouter : « le Sénégal fait partie, dans ces dernières années, des pays qui attirent le plus les étudiants de la Guinée-Bissau ».
Au pied de cet escalier, ils discutent dans une ambiance très détendue entre eux et parfois avec des Sénégalais, comme cet étudiant en 4e année de portugais. Cela illustre la parfaite intégration de la communauté lusophone dans un espace francophone. « Nous sommes venus d’abord faire l’apprentissage de la langue française avant de poursuivre notre formation. Cela se passe bien à part cette grève. Nous n’avons pas de problème d’intégration », a laissé entendre Youssouph Ndiaye, étudiant à l’Ife et qui poursuivra ses études en ingénierie informatique. Cet institut est le passage obligé pour la plupart des étudiants de la Guinée-Bissau qui viennent poursuivre leurs études à Dakar. La forte présence de cette colonie à l’université de Dakar est liée à sa réputation, mais aussi à la proximité géographique. « C’est vrai que nous avons une université, mais nous n’avons pas certaines filières en vogue comme en informatique, en télécommunications », a laissé entendre Moussa Gnamajo qui ambitionne de s’inscrire, l’année prochaine, dans une école de gestion hôtelière. Ce flux s’explique également par la disponibilité de la documentation, la présence d’attaches dans le pays (la plupart ayant des parents à Dakar), mais aussi et surtout la bonne formation qu’offre l’Ucad. « A l’université de Dakar, nous avons une bonne formation. Les diplômes sont reconnus au niveau international. C’est un des éléments explicatifs de notre présence au Sénégal. Dans les années à venir, on peut s’attendre à recevoir plus d’étudiants de la Guinée-Bissau », fait savoir Marcelino Bessuhna.
Le loyer, le problème majeur
L’écrasante majorité des étudiants n’a pas de bourse de son Etat. Ce sont les organisations privées ou leurs familles qui financent leurs études. Aujourd’hui, tous se plaignent du coût de la vie et de la cherté du loyer. « Le véritable problème auquel nous sommes confrontés, c’est le paiement du loyer. Nous sommes obligés d’habiter dans les environs de l’université où les chambres coûtent cher », dit Louis Lopez Rodriguez. Pour atténuer la cherté de la vie, les étudiants logent à trois ou quatre dans la chambre et cotisent pour leur restauration. « Il y a des étudiants qui logent chez les parents, mais l’écrasante majorité loue. Le loyer est cher. Raison pour laquelle trois ou quatre étudiants prennent une chambre et se partagent le prix du loyer », explique Moussa Gnamajo. Outre la Guinée-Bissau, le Cap-Vert envoie de plus en plus ses étudiants à l’Ucad. Après les indépendances, les élèves de ces pays poursuivaient leurs études à Cuba, en ex-Union soviétique.
Idrissa SANE
