quinta-feira, maio 10, 2007

Emigration clandestine : Cinquante Sénégalais détenus à Bissau dans un camp militaire

Origem do documento: www.africatime.com, 10 Mai 2007
(Walfadjiri 10/05/2007)

Cinquante jeunes sénégalais, candidats au voyage pour la péninsule ibérique à bord d'embarcations de fortune, sont détenus depuis plus d'une semaine en Guinée-Bissau, dans un... camp militaire. Leur passeur répondant au nom d'Assane Wade dit Pape, originaire de Mbour, a réussi à passer entre les mailles du filet des services de sécurité bissau-guinéens, emportant plusieurs millions correspondants aux frais de transport payés par ces candidats malheureux à l'émigration clandestine.

(Correspondance) - Les drames notés souvent dans l’émigration clandestine n’ont pas réussi à décourager les candidats au voyage pour l’Espagne. Ils sont encore des centaines à emprunter la voie suicidaire que constitue la mer pour atteindre la péninsule ibérique. Sauf que le malheur ne cesse de s’abattre sur eux. C’est le cas de ces dizaines de Sénégalais, cinquante selon nos informations, détenus depuis plus d’une semaine en Guinée-Bissau. Le voyage de ces jeunes s’est terminé avant même de commencer le 30 avril dernier à une heure du matin.
C’est, en effet, au moment de prendre le large qu’ils ont été surpris, puis interpellés par les militaires du pays de Nino Vieira, en compagnie de dizaines d’autres candidats malheureux, originaires de pays de la sous-région. Sur un total de 140 personnes, seuls quelques clandestins ont réussi à s’échapper, avec à leur tête, le commandant de la pirogue. Ce dernier serait même parti avec plusieurs millions correspondant aux frais de transport payés par les candidats malheureux. Si l’on en croit un des passagers que nous avons réussi à joindre au téléphone, les tarifs du voyage sont compris entre 250 mille et 400 mille francs. C’est avec cette manne financière qu'Assane Wade dit Pape, originaire de Mbour, a faussé compagnie ses ‘amis’.

En plus d’avoir perdu tout leur argent, ces malheureux candidats sont détenus, depuis cette fameuse nuit, dans un camp militaire proche du port de Bissau.

Aujourd’hui, leur sort reste lié à une hypothétique décision des autorités bissau-guinéennes qui ne semblent pas pressées de les libérer. D’où l’appel lancé par ces jeunes à la représentation diplomatique sénégalaise à Bissau.

Pour le moment, rien ne semble bouger de ce côté là. C’est en tout cas l’impression des prisonniers qui s’inquiètent du silence des autorités. ‘Jusqu’à présent, les autorités de l’ambassade ne nous ont pas rendu visite pour savoir dans quelles conditions nous sommes détenus’, regrettent-ils.

L’espoir de ces dizaines de Sénégalais est, pour l’instant, porté par les médiations entamées depuis lors par le président des ressortissants sénégalais à Bissau. Si l’on en croit notre source, depuis le début, Saliou Niang tente de faire libérer ses compatriotes. Des initiatives qui n’ont pas encore porté leurs fruits, mais qui fondent tout de même l’espoir de ces jeunes qui semblent regretter aujourd’hui leur geste. ‘Nous espérons qu’il réussira à nous faire libérer’. Cette réaction optimiste de notre interlocuteur au téléphone cache mal la peur qui habite ce groupe d’une cinquantaine de personnes qui croupissent en ce moment dans un camp militaire, loin de leur terre d'origine. Leur crainte est d’autant plus grande que les autorités bissau-guinéennes maintiennent le flou sur leur cas. ‘On ne sait pas ce qu’elles vont faire de nous dans ce camp militaire’, se lamentent les prisonniers qui attendent en vain leur libération, ou même leur transfert dans une prison au lieu d’être détenus dans cet environnement inadéquat pour les civils qu’ils sont.

Mamadou Papo MANE



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?