segunda-feira, novembro 20, 2006

La chute des prix gèle le marché de la noix de cajou

Origem do documento: www.africatime.com, 20 Nov 2006
(IRIN 17/11/2006)

DAKAR, le 17 novembre (IRIN) - Des tonnes de noix de cajou soigneusement triées par les paysans bissau guinéens ne sont toujours pas vendues, et ce sont les planteurs les plus démunis qui subissent de plein fouet les effets de la chute des prix du produit sur le marché, ont prévenu les agences humanitaires.

La Guinée Bissau est un des pays les plus pauvres d’Afrique de l’Ouest, avec une population essentiellement rurale qui, à 85 pour cent, compte sur la culture de la noix de cajou pour s’assurer une partie de ses revenus. Depuis son accession à l’indépendance, en 1974, cette ancienne colonie portugaise n’a connu que conflit et instabilité politique.

Selon une étude réalisée en 2005 par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, plus de 30 pour cent de la population, estimée à 1,4 million d’habitants, est très « exposée » aux pénuries alimentaires.

Chaque année, des négociants achètent la production de noix de cajou des paysans bissau guinéens et ce sont ainsi des tonnes de noix qui partent pour l’Inde où, après transformation, elles sont revendues sur le marché international à des prix permettant de réaliser d’importantes marges bénéficiaires.

Mais la consommation des noix de cajou a chuté, en particulier aux Etats-Unis où, selon certains analystes, des cas d’allergie aux noix et des risques potentiels pour la santé expliqueraient la baisse de la demande et l’effondrement du marché.

Le gouvernement bissau guinéen a donc décidé d’intervenir en fixant le prix du kilo de noix de cajou à 350 francs CFA (0,70 dollar américain), un prix artificiellement élevé, à en croire les négociants.

Au cours non officiel, expliquent des agents de l’aménagement agricole, certains négociants, en brousse, parviennent à négocier le kilo de noix de cajou à des prix proches de 100 francs (0,20 dollar), voire de 50 francs (0,10 dollar).

En clair, cela signifie que le paysan bissau guinéen devra désormais fournir quatre kilos de noix de cajou pour s’offrir un kilo de riz, alors qu’auparavant il pouvait s’acheter cette quantité de riz en vendant un seul kilo de noix. A titre de comparaison, le kilo de noix de cajou brute en Grande-Bretagne coûte environ 30 dollars.

Pour Jose Peter Ita-Gros, représentant du PAM en Guinée Bissau, la « détérioration » de la situation nutritionnelle dans le pays devient inquiétante.

« Nous pouvons confirmer qu’on a observé une détérioration de la situation nutritionnelle en Guinée Bissau, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans », a-t-il souligné.

Les conclusions de l’étude nutritionnelle menée par le PAM et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) seront publiées en décembre prochain. Toutefois, les représentants du PAM savent déjà qu’en Guinée-Bissau les taux de malnutrition sévère et chronique ont dépassé les seuils d’urgence.

Dans la région rizicole du sud de la Guinée-Bissau, les inondations de 2005 ont détruit 85 pour cent des rizières et, à maintes reprises, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a alerté la communauté internationale sur le risque d’une crise agricole en Guinée Bissau.

A la table ronde des bailleurs de la Guinée Bissau, qui s’est tenue début novembre à Genève, en Suisse, et à laquelle participaient l’Union européenne, l’Espagne, le Portugal et le Japon, le gouvernement bissau guinéen a sollicité une aide de 460 millions de dollars pour financer ses programmes de réduction de la pauvreté et de réforme du secteur de la sécurité.

Dans une interview accordée à un journal portugais et publiée mercredi dernier, le Premier ministre Aristides Gomes a affirmé que les bailleurs s’étaient déjà engagés à verser 266 millions dollars à la Guinée Bissau. [FIN]



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