segunda-feira, novembro 20, 2006

Du sel iodé pour pallier à la carence en iode

Origem do documento: www.africatime.com, 20 Nov 2006
(Le Monde 20/11/2006)

En Guinée-Bissau, petit pays d'Afrique de l'ouest, la carence en iode est généralisée, retardant le développement mental et physique des enfants. Des associations réagissent en ajoutant de l'iode au sel pour corriger ce manque.

Faton Mehoundo, le responsable santé et nutrition du bureau bissau-guinéen du Fonds des nations unies pour les enfants (Unicef), estime que le sel est "la meilleure solution pour un apport régulier et constant en iode car il est consommé tous les jours".

"Seuls 2% des enfants du pays consomment régulièrement du sel iodé", déplore-t-il.

Selon lui, la carence en iode est "généralisée" en Guinée-Bissau, l'un des pays les plus pauvres du monde, et provoque outre l'apparition de goitres pour 32% des 1,5 million d'habitants du pays, un retard du développement physique et mental des enfants.

"On estime qu'un enfant souffrant d'une carence en iode peut avoir jusqu'à 15 points de quotient intellectuel de moins que la moyenne", explique-t-il avant de préciser que les enfants victimes de carence en iode ont également "toutes les chances d'être plus petits que la normale".

Si selon M. Faton, "la capacité de mémorisation est diminuée (en cas de carence) et entraîne un retard scolaire", ces retards peuvent être "corrigés".

"Si on met les enfants sous un régime iodé normal, ils retrouveront alors leurs aptitudes mentales normales", prévient-il.

Dans le village de K-3, à une centaine de kilomètres au nord-est de Bissau, une vingtaine de femmes de l'association de productrices de sel Aprosal, s'activent sous le préau de leur entrepôt pour empaqueter le sel.

Aprosal est une des trois associations de productrices de sel -en Guinée-Bissau l'activité saline est traditionnellement dévolue aux femmes- qui ont choisi de ioder le sel qu'elles commercialisent. Les premières opérations ont débuté en 2003 et depuis cette date se développent progressivement.

"Nous ajoutons de l'iode pour le développement de nos enfants", explique Fatou Mata Touré, la présidente de l'association, vêtue d'un boubou rouge et vert.

Mme Touré affirme avoir vu la "différence" sur les enfants du village. "Avant on avait beaucoup de problèmes mais ça décroît petit à petit", se réjouit-elle.

Un peu plus loin, Binta Baldé, 18 ans, un fichu sur la tête et un bidon métallique sur le dos, pulvérise une dose d'iode sur un tas de sel avant qu'il ne soit mélangé dans une bétonnière pour assurer l'homogénéité de l'imprégnation.

Le sel enrichi d'environ 1% d'iode doit ensuite sécher avant de pouvoir être consommé ou vendu. L'iode utilisé au cours de cette opération est livré gratuitement à l'association par l'Unicef.

Fière de son produit, Mme Touré regrette néanmoins les difficultés rencontrées pour la commercialisation du sel iodé.

"C'est surtout les gens du village qui mangent le sel, car les autres préfèrent acheter le sel sans iode même s'il coûte le même prix", se lamente-t-elle en montrant les sacs de sel entassés le long du mur.

Le docteur Faton confirme que le prix n'est pas le principal obstacle à la diffusion du sel iodé dans cette ancienne colonie portugaise où 88% de la population vit avec l'équivalent d'un dollar par jour.

"C'est une question d'habitudes. Les gens ont un peu de réticence à consommer du sel avec un apport en iode", déplore-t-il avant de rappeler que si la loi bissau-guinéenne oblige que le sel commercialisé soit iodé, il y a un "problème d'application". "L'iode c'est la force et l'intelligence", insiste pourtant Mme Touré.



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