sábado, agosto 26, 2006

Espoirs pétroliers

Origem do documento: www.africatime.com, 26 Ago 2006
(RFI - Radio France Internationale) par Antonio Garcia

Les autorités de la République de Guinée-Bissau affirment que leur pays possède des réserves offshore de pétrole qui lui permettront de produire 120 000 tonnes de brut par an. Les prospections réalisées dans l’archipel des Bijagos ont donné des résultats et un accord d’exploitation a été signé avec le Brésil. D’autres recherches en eaux profondes sont en cours dans la zone maritime près de la frontière avec le Sénégal.

Le ministre de l’Energie et des Ressources naturelles de Guinée-Bissau, Aristides Ocante da Silva, a annoncé lundi que des recherches réalisées par des spécialistes brésiliens et vénézuéliens ont montré l’existence de pétrole au large des côtes du pays, au nord et au sud de l’archipel de Bijagos. La capacité de production de ces réserves est de l’ordre de 120 000 tonnes de brut par an, soit 2 400 barils par jour.

C’est la première fois qu’un responsable du gouvernement de Bissau confirme officiellement l’existence de pétrole dans son pays, même s’il s’agit pour le moment de quantités limitées d’hydrocarbures. Néanmoins, un accord d’exploitation a été signé avec le Brésil, début août, lors de la visite du ministre bissau-guinéen à Brasilia. Aristides Ocante da Silva est optimiste, «nous ne sommes pas comme le Nigeria, mais nous avons confiance en l’avenir de notre pays. Nous sommes surs que d’autres blocs existent au nord», dit-il, évoquant les zones pétrolières situées à l’extrême nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Sénégal.

La prospection de pétrole dans cette région maritime a donné lieu à des litiges entre les deux pays, depuis l’indépendance de la Guinée-Bissau en 1975. Les accords bilatéraux conclus en 1995 et en 2000 prévoient que le Sénégal puisse bénéficier de 80% de l’extraction du brut dans cette zone. Les 20% restants profiteront à la Guinée-Bissau. Mais cette question provoque des polémiques au sein de la classe politique à Bissau, ce qui expliquerait le «profil bas» adopté par les autorités concernant les affaires pétrolières.

Cinq blocs offshore

Le correspondant de RFI à Bissau, AlanYéro Embalo, indique que «cinq blocs ont été identifiés au large des côtes bissau-guinéennes, pouvant produire ensemble jusqu’à 60 000 barils de brut par jour, selon les experts». Mais pour atteindre ces quantités de production, il va falloir compter largement sur les barils qui devront être extraits dans la zone littorale nord. Le ministre sénégalais de l’Energie a affirmé début juillet que son pays va faire appel à l’expertise du Venezuela pour tenter d’exploiter le pétrole off shore qui se trouve dans la zone frontalière avec la Guinée-Bissau, une réserve qui renfermerait «plus d’un milliard de barils». Mais il s’agit de pétrole lourd situé à des profondeurs considérables, ce qui va exiger l’utilisation de technologies sophistiquées.

La Guinée-Bissau bénéficierait, du moins théoriquement, de 200 000 barils, si les compagnies font les investissements nécessaires. Ceux-ci seraient rentables avec un prix du baril à 70 dollars, comme c’est le cas actuellement. Si les accords de partage entre Dakar et Bissau étaient effectivement appliqués, les hydrocarbures qui vont être extraits sous les eaux de l’archipel de Bijagos ne représenteraient que 5% du total du brut que la Guinée-Bissau pourrait être capable de produire, compte tenu de ses réserves actuellement répertoriées.

Le pétrole des Bijagos

En raison de la moindre profondeur du gisement, la production du pétrole des Bijagos sera moins gourmande en investissements que l’extraction des hydrocarbures de la zone maritime frontalière. Néanmoins les projets de prospection dans l’archipel suscitent des réserves du côté des organisations écologistes, comme le Fonds mondial pour la protection de la nature (WWF), car Bijagos est considérée comme une réserve de la biosphère mondiale.

La Guinée-Bissau rêve déjà de rejoindre le club des producteurs africains de pétrole (Nigeria : 2 580 milliers de barils par jour, Algérie : 2 015, Libye : 1 702, Angola : 1 242, Egypte : 696, Soudan : 379, Guinée Equatoriale : 355, Congo Brazzaville : 253, Gabon : 234, Tchad : 173, Tunisie : 74, Cameroun : 58, autres pays : 72, soit un total africain de 9 835 milliers de barils quotidiens selon la Statistical Rewiew of World Energy 2006), même si les volumes de production sont pour le moment limités. La promesse d’or noir est un évènement important pour ce petit pays d’un peu plus d’un million d’habitants qui est un des plus pauvres du monde, classé 172e sur 176 en termes de développement humain, selon l’indice établi par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Malgré sa politique de discrétion, le gouvernement de Bissau a l’intention d’effectuer, avant la fin de l’année, des études de viabilité économique et sociale concernant ces projets d’exploitation pétrolière.



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