sexta-feira, junho 23, 2006

Menacé par le général Tagmé Na Way de la Guinée-Bissau : César Atoute Badiate fait mouvement vers le Front nord

Origem do documento: www.africatime.com, 23 Jun 2006
(Le Quotidien 23/06/2006)
Par Aliou CISSE - Correspondant

Le général Tagmé Na Way, chef d’Etat-major des Armées bissau-guinéennes, souhaite voir son allié, César Atoute Badiate, dans la traque de Salif Sadio, l’irréductible chef rebelle du Mfdc, respecter le «contrat» qui les liait. Mais, l’attitude de César Atoute Badiate semble indiquer qu’elle ressemble à une fuite aux fins d’éviter des représailles de la part du patron de l’Armée de Bissau.

Depuis quelque temps, des sources proches du maquis révèlent un intense mouvement des troupes de Kassolol du commandant César Atoute Badiate vers le Front nord, où s’affrontent depuis deux mois Magne Diémé et Salif Sadio. Certaines sources avaient alors vite fait de lier ce transfert de troupes à une volonté de M. Badiate de venir en appoint à son allié, présentement malmené par le chef d’Etat-major «d’Atika», la branche armée du Mfdc. Mais, de sources militaires bissau-guinéennes, il s’agirait d’un début d’évacuation des bases du patron de Kassolol se trouvant en territoire de Guinée-Bissau. Cette décision serait dictée, à en croire une de nos sources, par «une attitude de prudence» de César Badiate de prendre les devants face à la menace du général Tagmé Na Way de l’expulser du sol bissau-guinéen d’ici à juillet, si des négociations directes ne sont pas ouvertes entre les indépendantistes et le gouvernement du Sénégal. L’on se rappelle qu’en fin avril dernier, des sources proches du maquis casamançais avaient fait état d’un ultimatum de deux mois, qu’aurait lancé le chef d’Etat-major général des Armées de la Guinée-Bissau à ses alliés de la rébellion casamançaise, en l’occurrence César Badiate et Magne Diémé, dans la croisade qu’ils venaient de remporter contre Salif Sadio. Cet ultimatum, qui arrive à terme, en fin juin, était assorti d’une menace de représailles de la part des soldats du pays de Nino Vieira contre les troupes de Kassolol, si les obligations qui leur sont assignées ne sont pas exécutées. Or, à quelques jours de son expiration, rien sous les cieux n’indique la tenue prochaine de pourparlers de paix entre le Mfdc et l’Etat. C’est fort de ce constat, indique une source militaire à Bissau, que le général Na Way aurait dépêché un émissaire, en début de semaine auprès de ses protégés de Kassolol, pour leur rappeler les termes du «contrat». Un rappel qui a sonné comme une menace dans les oreilles de César et de ses hommes qui ont, alors, décidé de parer au plus pressé. C’est ainsi donc que pour éviter toute surprise désagréable de la part de leurs «amis» de Bissau et connaissant le caractère du général Tagma Na Way, des détachements entiers de Kassolol sont acheminés en masse vers le Front nord auprès de Magne Diémé, qui, par les temps qui courent, en a le plus besoin. D’ailleurs, des sources proches de «Diakaye», à la frontière gambienne, craignent une recrudescence de la violence entre les deux factions rebelles, qui se battent depuis plusieurs mois. Nos interlocuteurs s’attendent, tout simplement, à ce que, fort de ce nouveau renfort, Magne Diémé, jusqu’ici en déroute face à Salif Sadio, lance une contre-offensive contre ce dernier, pour tenter de récupérer les positions perdues ces dernières semaines. C’est, donc, dire que la situation peut se dégrader, à tout moment, au Front nord, malgré l’appel au dépôt des armes lancé aux belligérants, en fin de semaine dernière, par l’Abbé Diamacoune Senghor, président du Mfdc.



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