sexta-feira, março 24, 2006

Pour échapper aux bombardements : Salif Sadio utilise des boucliers humains

Origem do documento: www.africatime.com, 24 Mar 2006
(Walfadjiri 24/03/2006)
por Mamadou Papo MANE

Fuyant les bombardements des militaires bissau-guinéens, les hommes de Salif Sadio font des habitants des villages où ils se cachent, des boucliers humains. Et il en est ainsi d'une demi-douzaine de villages situés le long de la frontière bissau-guinéenne qui a été envahie par des rebelles en détresse.

(Correspondance) - La tension à la frontière bissau-guinéenne est loin de baisser. Car, même si les bases de Salif Sadio sont tombées, ses hommes continuent à résister pour sauver leur peau. Seulement, la tactique employée par ces derniers est macabre. Pour faire cesser les bombardements des militaires bissau-guinéens, ils font des habitants des villages où ils se cachent, des boucliers humains.
Selon des sources contactées à Sao-Domingos, une demi-douzaine de villages serait concernée par cette stratégie de défense. Ces villages situés le long de la frontière sont envahis par des rebelles en détresse, fuyant les bombardements. Ce qui a fait baisser l’ardeur des hommes du général bissau-guinéen, Tag Na Way. Ce chef militaire, qui avait dirigé des opérations similaires, il y a deux ans, se montre en tout cas déterminé à nettoyer la frontière. Une détermination qui est à la hauteur de la haine qu’il nourrit contre Salif Sadio qu’il avait promis en son temps d’anéantir. Les opérations menées ces derniers jours en rapport avec les hommes de César Attoute Badiatte et Ismaïla Magne Diémé entrent dans cette logique de liquider celui que le chef d’état-major général des armées bissau-guinéennes qualifie de grand bandit.

Si ses bases ont été démantelées, l’ex-commandant en chef d’Atika et certains de ses hommes ont pu échapper à la puissance de feu de leurs ennemis. Ce sont d’ailleurs eux qui ont trouvé refuge dans les villages où ils ont fait des boucliers humains pour faire cesser les bombardements qui se poursuivaient encore hier. Ces populations sont ainsi coincées entre deux feux, impossible pour elles de s'enfuir. Qui plus est, la zone est devenue insécure à cause d’une possible présence de mines anti-personnel. Une probabilité renforcée par l’éclatement dans la zone d’une mine qui a fait plusieurs morts et une dizaine de blessés, dont certains ont été conduits à l’hôpital régional de Ziguinchor.

C'est l’inquiétude chez les parents de ces villageois, otages des rebelles. "Nous avons réussi à nous échapper, mais nos parents et nos familles sont restés sur place", raconte ce quinquagénaire qui s’est retrouvé contre son gré à Ziguinchor, laissant derrière lui ses deux femmes et ses cinq enfants. Les larmes aux yeux, cet homme que nous avons rencontré à la Croix-rouge sénégalaise de Ziguinchor, se demandait encore dans quel état se trouve sa famille.

Comme lui, beaucoup de réfugiés ont presque tout laissé derrière eux. C’est le cas de ces enfants qui, au moment des faits, étaient à Sao-Domingos. "Ils étaient venus étudier quand les choses ont éclaté, et on les a convoyés sur Ziguinchor sans leurs parents restés au village", nous a-t-on raconté. Le point de chute de tous ces réfugiés, pour la plupart des réfugiés casamançais, est Ziguinchor où ils ont trouvé refuge fuyant cette insécurité qui les avait un jour contraints au départ. Leur seul souhait est de retrouver très vite leurs parents, "prisonniers" entre les mains des combattants du Mfdc, proches du chef de guerre Salif Sadio qui les utilisent comme boucliers humains.



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